L'Union européenne (UE) est à l'avant-garde de la promotion de l'investissement responsable dans le cadre de son "European Green Deal", une stratégie ambitieuse visant à faire de l'Europe le premier continent climatiquement neutre d'ici à 2050.
Deux cadres réglementaires essentiels sont au cœur de cette initiative : la taxonomie de l'UE et le règlement relatif à la publication d'informations sur la finance durable. règlement relatif à la divulgation d'informations sur la finance durable (SFDR).
Ces cadres ne se contentent pas de définir ce qu'est la finance durable, ils appliquent également des normes rigoureuses et harmonisées afin de garantir que les produits financiers sont conformes aux objectifs environnementaux et sociaux de l'UE.
Dans cet article, nous explorerons l'interaction entre la taxonomie de l'UE et la SFDRafin de mieux comprendre leurs rôles distincts et la manière dont leur synergie est cruciale pour faire avancer l'agenda vert de l'UE.
Le règlement sur l'information financière durable (Sustainable Finance Disclosure Regulation - SFDR) est un règlement de l'Union européenne qui impose des obligations en matière d'informations sur les ESG (environnement, social et gouvernance) aux gestionnaires d'actifs et autres acteurs des marchés financiers (FMP), en vigueur depuis le 10 mars 2021.
L'objectif premier de la SFDR est d'établir des conditions de concurrence équitables entre les gestionnaires de portefeuille et les conseillers financiers en améliorant la transparence des risques liés au développement durable, la prise en compte des effets négatifs sur le développement durable dans les décisions d'investissement et la divulgation d'informations liées au développement durable sur les produits financiers.
La SFDR vise à supprimer les obstacles qui empêchent l'accès aux données essentielles sur le développement durable, permettant ainsi aux gestionnaires d'actifs et aux investisseurs de prendre des décisions éclairées. Elle impose la publication d'informations complètes au niveau de l'entité et du produit, ce qui favorise la cohérence sur les marchés financiers de l'UE.
Il poursuit trois objectifs principaux :
La SFDR définit trois types de produits d'investissement distincts en termes d'investissement durable et d'investissement environnemental, social et de gouvernance (ESG) :
Au niveau de l'entité, les acteurs des marchés financiers doivent expliquer et publier les éléments suivants :
Ces informations doivent être publiées en premier lieu sur le site web de l'acteur du marché financier ou du conseiller financier.
Au niveau du produit financier, les éléments suivants doivent être expliqués et divulgués :
Pour les fonds des articles 8 et 9 :
La Taxonomie de l'UE est une pierre angulaire du cadre de la finance durable de l'Union européenne, servant de système de classification qui identifie les activités économiques pouvant être considérées comme durables d'un point de vue environnemental. Elle est entrée en vigueur le 12 juillet 2020.
En établissant des critères clairs, la taxonomie de l'UE fournit des orientations essentielles aux entreprises, aux marchés financiers et aux décideurs politiques en matière de normes de durabilité. Elle constitue la référence en matière de durabilité environnementale, créant ainsi un langage unifié sur lequel toutes les parties prenantes peuvent s'appuyer.
Ce système joue un rôle crucial dans la lutte contre l'écoblanchiment en garantissant que les investissements qualifiés de "durables" répondent réellement aux critères environnementaux requis.
En outre, la taxonomie de l'UE contribue à développer les investissements durables dans l'ensemble de l'UE en favorisant un cadre cohérent et transparent pour les investisseurs et les entreprises.
Pour qu'une activité soit considérée comme durable dans le cadre de la taxonomie de l'UE, elle doit
⇒ Pour répondre à ces critères, l'activité doit être conforme aux critères techniques de sélection (TSC) : chaque objectif dispose d'un ensemble de "critères techniques de sélection" (TSC) détaillant les seuils et les exigences spécifiques pour que chaque activité soit considérée comme contribuant de manière significative à un objectif de développement durable.
Les données montrent que les investisseurs accordent de plus en plus d'importance au développement durable dans leurs choix d'investissement, ce qui souligne la demande croissante de données transparentes et crédibles sur le développement durable.
La taxonomie de l'UE et la SFDR sont interconnectées et travaillent ensemble pour faire progresser la finance durable en offrant des lignes directrices claires et en améliorant la transparence. Les deux cadres sont conçus pour améliorer la transparence, freiner l'écoblanchiment et garantir que les investissements sont réellement durables.
La taxonomie de l'UE établit les normes de ce qui peut être considéré comme une activité durable, tandis que la SFDR impose aux entités financières de divulguer leur alignement sur ces normes. Dans le cadre de la SFDR, les produits financiers sont tenus de détailler leur conformité à la taxonomie de l'UE, ce qui permet aux investisseurs de disposer d'informations claires sur la mesure dans laquelle leurs investissements sont orientés vers des activités conformes à la taxonomie.
Cet alignement permet une comparaison plus efficace des produits financiers sur la base de leur impact environnemental, contribuant ainsi à un marché plus transparent et plus fiable.
Une grande partie des fonds d'investissement européens sont désormais classés sous l'article 8 ou l'article 9 de la SFDR, ce qui reflète l'importance croissante accordée à la durabilité dans le secteur financier.
Les gestionnaires de fonds soumis au règlement sur la divulgation des informations relatives à la finance durable (Sustainable Finance Disclosure Regulation - SFDR) sont tenus de se conformer à la taxonomie de l'UE lorsque leurs produits financiers sont commercialisés comme étant durables sur le plan environnemental.
Un fonds de l'article 8, selon la SFDR, est un fonds qui promeut des caractéristiques environnementales ou sociales, mais dont l'objectif principal n'est pas nécessairement la durabilité, contrairement aux fonds de l'article 9.
Pour les fonds de l'article 8 qui promeuvent des caractéristiques environnementales, les informations de la taxonomie de l'UE sont applicables car ces fonds doivent indiquer comment et dans quelle mesure les investissements sous-jacents au fonds sont alignés sur les objectifs environnementaux de la taxonomie de l'UE.
Si un fonds relevant de l'article 8 promeut principalement des caractéristiques sociales et ne se concentre pas sur des caractéristiques environnementales, il n'est pas tenu de s'aligner sur les objectifs environnementaux de la taxonomie de l'UE ou de publier des informations à leur sujet. Toutefois, si le fonds possède des investissements sous-jacents qui contribuent aux objectifs environnementaux, même s'ils ne sont pas directement promus, il peut volontairement choisir de divulguer l'alignement sur la taxonomie de l'UE.
Les fonds relevant de l'article 9 ont pour objectif principal l'investissement durable ou la réduction des émissions de carbone. Les informations à fournir dans le cadre de la taxonomie européenne s'appliquent spécifiquement aux fonds relevant de l'article 9 qui se caractérisent par des objectifs environnementaux. Cependant, ces informations peuvent également être pertinentes pour les fonds de l'article 9 qui se concentrent sur des objectifs sociaux, à condition que le fonds contribue également à un objectif environnemental d'une manière ou d'une autre.
Cela signifie que même si l'objectif principal d'un fonds relevant de l'article 9 est de traiter des questions sociales, telles que la promotion de l'inclusion sociale ou des droits du travail, si le fonds s'aligne également sur un ou plusieurs des objectifs environnementaux définis dans la taxonomie de l'UE ou y contribue, le gestionnaire du fonds doit fournir des informations sur la manière dont les investissements répondent aux critères techniques de sélection pour ces objectifs environnementaux et dans quelle mesure ils y répondent.
L'obligation de se conformer à la taxonomie de l'UE a commencé par étapes :
→ Le niveau 2 de la SFDR, également connu sous le nom de normes techniques réglementaires (RTS), s'appuie sur les principes initiaux énoncés dans le niveau 1 de la SFDR, qui a débuté en mars 2021.
Les informations précontractuelles et périodiques sont des éléments essentiels du règlement européen sur la taxonomie, conçu pour assurer la transparence en matière de durabilité environnementale des produits financiers.
Ces informations doivent comprendre des renseignements détaillés et normalisés qui démontrent comment et dans quelle mesure les produits financiers s'alignent sur les objectifs environnementaux de la taxonomie de l'UE.
1. Informations précontractuelles : Les informations précontractuelles jouent un rôle essentiel en informant les investisseurs potentiels des caractéristiques environnementales des produits financiers avant qu'ils ne prennent des décisions d'investissement.
Ces informations doivent clairement indiquer le pourcentage minimum des actifs d'un fonds qui sont alignés sur la taxonomie de l'UE.
L'alignement doit être présenté dans un format visuellement accessible, qui illustre la proportion d'investissements contribuant aux objectifs environnementaux de la taxonomie. Les mesures clés généralement utilisées pour exprimer cet alignement sont les suivantes :
Les gestionnaires de fonds sont encouragés à utiliser l'indicateur le plus approprié pour leur fonds spécifique, mais ils doivent s'assurer que l'indicateur choisi reflète avec précision l'impact environnemental des investissements du fonds.
2. Informations périodiques : les informations périodiques, généralement fournies chaque année, doivent offrir une évaluation complète des performances du fonds en ce qui concerne ses objectifs environnementaux.
Ces informations doivent mettre les investisseurs au courant du niveau réel d'alignement de la taxonomie atteint au cours de la période de référence.
Contrairement aux informations précontractuelles, les informations périodiques devraient fournir une analyse plus détaillée en utilisant les trois chiffres financiers - chiffre d'affaires, dépenses d'investissement (CapEx) et dépenses d'exploitation (OpEx). Les informations sont présentées de manière visible et accessible, en comparant les objectifs initiaux du fonds en matière d'alignement de la taxonomie avec les résultats réels obtenus au cours de la période considérée.
Les éléments clés à inclure dans les informations périodiques sont les suivants :
Les informations précontractuelles et périodiques doivent faire l'objet d'un suivi permanent et de mises à jour régulières afin de garantir leur transparence et leur exactitude. Tout changement important dans l'alignement du fonds sur les objectifs de la taxonomie de l'UE doit être rapidement reflété dans les informations fournies, afin que les investisseurs disposent toujours des informations les plus récentes.
Le concept d'"alignement minimum" concerne le pourcentage le plus bas des investissements d'un fonds qui doit satisfaire aux critères de durabilité environnementale établis par la taxonomie de l'UE.
Ce pourcentage représente la part des investissements sous-jacents du fonds - que ce soit en termes de chiffre d'affaires, de dépenses d'investissement (capex) ou de dépenses opérationnelles (opex) - qui s'aligne sur les objectifs environnementaux spécifiques définis par la taxonomie de l'UE.
Les gestionnaires de fonds sont tenus de divulguer cet "alignement minimum" dans les documents précontractuels. Cette information permet aux investisseurs potentiels de disposer d'une base de référence claire sur les performances du fonds en matière de développement durable et de comprendre dans quelle mesure les investissements du fonds contribuent à la réalisation des objectifs environnementaux.
Toutefois, sans données fiables et vérifiables, un fonds ne peut prétendre s'aligner sur la taxonomie de l'UE, quels que soient ses objectifs ou stratégies déclarés. Les gestionnaires de fonds n'ont pas le droit de faire des déclarations spéculatives dans leurs informations ; ils doivent fonder leurs déclarations sur des données crédibles et vérifiables.
Par exemple, si un gestionnaire de fonds déclare que 30 % du fonds est aligné sur la taxonomie de l'UE, cela signifie que 30 % des investissements du fonds contribuent de manière substantielle à un ou plusieurs objectifs environnementaux de la taxonomie.
Ce concept est essentiel pour garantir la transparence et maintenir l'intégrité des fonds commercialisés en tant que fonds durables.
Malgré l'intention de ces réglementations, la confusion persiste. Par exemple, alors que les fonds relevant de l'article 8 sont conçus pour promouvoir des caractéristiques environnementales ou sociales, le degré d'adhésion aux informations de la taxonomie de l'UE n'est pas toujours clair, en particulier lorsque l'accent est mis sur les aspects sociaux plutôt que sur les aspects environnementaux.
De même, les fonds relevant de l'article 9, dont on attend un engagement plus fort en faveur de la durabilité, pourraient éprouver des difficultés à déterminer dans quelle mesure ils doivent s'aligner sur la taxonomie de l'UE, en particulier lorsque leurs objectifs englobent à la fois des objectifs environnementaux et sociaux.
Ces exigences qui se chevauchent et qui sont parfois vagues pourraient amener les gestionnaires de fonds à interpréter les règlements différemment, ce qui pourrait entraîner des incohérences dans les rapports et la conformité dans l'ensemble du secteur.
Cette incertitude initiale souligne la nécessité d'obtenir des orientations et des éclaircissements supplémentaires de la part des autorités réglementaires. Ces orientations sont essentielles pour permettre aux gestionnaires de fonds de remplir efficacement leurs obligations d'information tout en s'alignant sur les attentes de la SFDR et de la taxonomie de l'UE.
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La taxonomie de l'UE est un système de classification qui définit les activités économiques durables sur le plan environnemental. Elle fournit un cadre normalisé pour déterminer quelles activités contribuent de manière significative aux objectifs environnementaux, tels que l'atténuation du changement climatique et l'adaptation à celui-ci. Son importance réside dans l'amélioration de la transparence et la prévention de l'écoblanchiment, ce qui permet d'orienter les investisseurs vers des investissements réellement durables et de soutenir la transition de l'UE vers une économie à faible émission de carbone.
La SFDR impose aux acteurs des marchés financiers de fournir des informations détaillées sur les risques et les impacts de leurs produits d'investissement en matière de développement durable. Elle exige des informations à la fois au niveau de l'entité et au niveau du produit, garantissant que les investisseurs reçoivent des informations claires et comparables sur la manière dont les investissements s'alignent sur les critères de durabilité. Cette transparence accrue contribue à prévenir l'écoblanchiment et permet aux investisseurs de prendre des décisions plus éclairées sur la base des caractéristiques de durabilité des produits financiers.
La taxonomie de l'UE et la SFDR sont liées dans la promotion de la finance durable. La Taxonomie de l'UE fournit les critères de ce qui constitue une activité durable, tandis que la SFDR exige des entités financières qu'elles divulguent la manière dont leurs investissements s'alignent sur ces critères. Cette relation garantit que les produits financiers commercialisés comme durables dans le cadre de la SFDR répondent aux normes rigoureuses définies par la taxonomie, ce qui favorise une plus grande transparence et une meilleure comparabilité sur le marché.
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