La matérialité est cruciale pour le reporting ESG et la durabilité car elle permet aux entreprises de se concentrer sur les aspects les plus importants de leurs efforts en matière de développement durable.
Une entreprise peut choisir de rendre compte de tous les aspects de son programme ESG et de développement durable, mais ceci prendrait beaucoup de temps et ne serait probablement pas très utile pour les investisseurs et les autres parties prenantes qui veulent savoir comment une entreprise gère ses impacts sur l'environnement et la société, et comment elle est influencée par les questions plus larges d'ESG et de développement durable au sens large.
La matérialité consiste à identifier les questions qui comptent le plus pour les activités et les parties prenantes d'une entreprise et à déterminer leur importance.
En se concentrant sur les questions matérielles, les entreprises peuvent s'assurer qu'elles rendent compte des questions les plus importantes et qu'elles communiquent sur ce qui est utile et informatif.
Les définitions de la matérialité diffèrent souvent d'un cadre ESG à l'autre.
En règle générale, il existe trois approches de la matérialité :
Différentes régions et organisations peuvent privilégier une approche plutôt qu'une autre, bien que les préférences soient susceptibles de changer et d'évoluer au fur et à mesure que le reporting ESG progresse (voir le tableau à la fin de cette section).
La matérialité financière est axée sur les investisseurs ; elle est orientée vers les actionnaires et accorde une attention particulière aux facteurs externes susceptibles d'influer sur les performances financières d'une entreprise.
Par exemple, une approche de matérialité financière pourrait considérer la question de la corruption comme matérielle si des amendes étaient infligées à l'entreprise.
L'approche de la matérialité financière est commune aux réglementations et aux organisations américaines et britanniques.
La matérialité basée sur l'impact détermine la matérialité en évaluant si les activités d'une entreprise peuvent avoir un impact significatif sur l'économie, l'environnement et les personnes.
Par exemple, une approche de matérialité basée sur l'impact peut considérer le changement climatique comme une question importante pour une entreprise à forte intensité de carbone, car cette entreprise a un impact négatif sur l'environnement.
Cet accent mis sur les impacts externes et sur un large éventail de parties prenantes diffère de la définition de la matérialité généralement utilisée pour guider l'information financière, qui est axée sur les impacts financiers intéressant les investisseurs.
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Étant donné que la double matérialité intègre à la fois la perspective financière et la perspective basée sur l'impact, l'approche de la double matérialité encourage les entreprises à prendre en compte l'impact des préoccupations ESG sur la création de valeur de l'entreprise et sur les parties prenantes (gouvernance, environnement et personnes).
Le concept de double matérialité fut proposé pour la première fois par la Commission européenne en 2019, et est couramment adopté dans les pays de l'Union européenne.
La directive sur l'information non financière (NFRD) et le Groupe européen d'information financière (EFRAG) reconnaissent tous deux que la double matérialité est essentielle pour les rapports sur l'ESG et le développement durable.
La matérialité dynamique est l'ajout le plus récent aux évaluations de la matérialité et a été introduite pour la première fois au début de l'année 2020 par le Forum économique mondial (WEF).
La matérialité dynamique part du principe que la matérialité est un processus qui se déroule dans le temps. Selon cette approche, ce qui est financièrement immatériel pour une organisation aujourd'hui peut devenir matériel demain. Elle met l'accent sur la nécessité pour les entreprises d'être tournées vers l'avenir et proactives.
La théorie qui sous-tend la matérialité dynamique postule que les entreprises aux premiers stades de leur croissance peuvent avoir un impact négatif sur la société parce qu'elles ne disposent pas des ressources ou de l'expérience nécessaires pour identifier et traiter pleinement certaines questions comme matérielles
Cependant, l'évolution des normes, telles que l'activisme des parties prenantes, les réglementations et/ou l'innovation des entreprises, peut avec le temps inciter l'entreprise à ajuster son évaluation de la matérialité et à prendre des mesures sur les questions qu'elle avait précédemment négligées.
Ainsi, dans la perspective de la matérialité dynamique, les évaluations de la matérialité ne sont pas statiques. Au contraire, les évaluations de la matérialité sont l'occasion de faire de la prospective stratégique et de prendre en compte les forces motrices externes susceptibles d'avoir un impact sur la marche à suivre par l'entreprise.
L'évaluation de la matérialité est le processus par lequel les entreprises identifient et comprennent les questions qui sont les plus importantes pour leurs pratiques, compte tenu de leur modèle d'entreprise et de leurs activités uniques.
L’analyse de matérialité est bénéfique pour les entreprises car elle permet de mieux comprendre les tendances futures, de contribuer à l'évaluation globale des risques de l'entreprise et de suivre les questions qui sont importantes pour les parties prenantes. Les évaluations de la matérialité contribuent également à la transparence et à la responsabilité dans les processus d'une entreprise, et donc, indirectement, à la satisfaction des parties prenantes.
En outre, ne pas réaliser d'évaluation de l'importance relative d’impacts présente des risques financiers, juridiques et de réputation. Ne pas procéder à une évaluation de l'importance relative peut signifier passer à côté de questions clés, ne pas répondre aux préoccupations des parties prenantes et/ou ne pas renforcer la résilience de l’entreprise.
Ainsi, la demande d'analyse de matérialité est actuellement en hausse, car les investisseurs et même les gouvernements considèrent de plus en plus ce processus comme faisant partie d'un effort nécessaire de due diligence.
Une analyse de matérialité est généralement illustrée par une matrice de matérialité, comme le montre l'exemple ci-dessous.
Les étapes d'une évaluation de l'importance relative peuvent varier en fonction du processus que l'entreprise en question souhaite suivre.
Toutefois, les étapes ci-dessous donnent une idée du processus généralement mis en place.
Recueillir des informations remontant des :
Élaborer une stratégie de communication et utiliser des canaux de diffusion adaptés au contexte, qu'ils soient qualitatifs (entretiens avec les parties prenantes) ou quantitatifs (enquêtes et autres collectes de données concrètes), les deux étant nécessaires pour acquérir une compréhension globale des valeurs et des attentes des parties prenantes.
Notez les résultats sur la base de la méthode de notation prédéfinie. Examinez les aspects quantitatifs et qualitatifs.
Le principal résultat final devrait être un graphique matriciel formel qui montre l'importance de chaque question par rapport aux attentes des parties prenantes.
Ces graphiques, appelés matrices de matérialité, sont utiles pour visualiser et cartographier l'univers des questions que l'entreprise prend en considération.
Partagez les résultats de l'évaluation de la matérialité. Cela se fait généralement par le biais d'un rapport officiel sur la RSE, qui est ensuite diffusé par des canaux tels que le site web officiel de l'entreprise ou d'autres médias.
L'évaluation de la matérialité est une aide précieuse pour les entreprises car elle leur permet d'établir des priorités et de se concentrer sur les aspects les plus importants de leurs efforts en matière de développement durable au lieu de se disperser.
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Le concept de matérialité renvoie à la notion d'identification et de hiérarchisation par les entreprises des thèmes les plus importants pour elles et leurs parties prenantes.
La matérialité est importante pour le reporting ESG car les entreprises disposent de ressources limitées et doivent donc être en mesure de définir les questions clés sur lesquelles elles doivent se concentrer en priorité.
Lors d'une évaluation de la matérialité, les étapes peuvent varier mais comprennent généralement : l'identification des parties prenantes, la sensibilisation initiale des parties prenantes, la conception et le lancement de l'enquête de matérialité, l'analyse des résultats de l'enquête et l'illustration des résultats dans une matrice de matérialité.
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